Ce roman, 3ème volet de la saga du Prince Eric, illustré comme les autres par Pierre Joubert, s'articule en 2 parties successives. Pour justifier, un peu artificiellement peut-être, son inclusion dans la série culte, la seconde partie est une époustouflante aventure héroïco-politique provoquée par les sourdes menées criminelles du sinistre Comte Tadek.
Mais toute la première partie est l'une des plus merveilleuses histoires d'Amitié qu'on puisse lire. Rémy de Terny, 13 ans, est un orphelin recueilli par une vieille cousine acâriatre et odieuse, quoique bigote, qui lui gâche la vie au quotidien. Pourtant, grâce à de solides interventions (dont celle du Curé...), voici Rémy aux Scouts, et même il part faire un mini-Camp de ski avec Christian d'Ancourt (l'ami du prince Éric) , C.P. des Loups, et l'Assistant (rien moins...). Bien sûr, la cousine ne l'a lâché qu'à la dernière seconde, pour être bien certaine qu'il rate son train. Il court vers la gare... et manque d'être renversé par un taxi chargé de skis, dont sort une voix jeune qui l'invite à monter. Rémy ne distingue pas les traits du garçon obligeant, qui par dessus le marché lui offre un billet de wagon-lit pour le train suivant !... Ce billet, nominatif, porte le nom de Bretteville...
Enfin, le trio de scouts arrive à bon port. Ils partent pour une grande randonnée, au cours de laquelle Rémy, novice à ski, ramasse une superbe gamelle : rien de cassé heureusement; sauf un ski... Et, dans la nuit tombée, isolé, un mystérieux chalet de rêve les accueille , dont l'hôte demeure invisible...
Après un succulent dîner servi par Joseph, le majordome qui les a reçus, le trio tente de veiller. Rémy prend un livre, et y lit cette phrase : Nous méritons toutes nos rencontres, elles sont accordées à notre destin, et ont une signification qu'il nous appartient de déchiffrer... [Fr. Mauriac]. Rémy s'endort, il rêve... et dans son rêve s'insinuent les accents d'une vibrante Polonaise de Chopin... Dans une demi-conscience, il perçoit une tête blonde penchée sur le piano, puis le royaume des Songes le reprend...
Le lendemain, en furetant, ils aperçoivent une photo toute récente du Prince Éric dédicacée à... Jean-Luc de BRETTEVILLE !
- C'est le garçon du wagon-lit ! s'exclame Rémy.
Au moment du départ, Joseph, de la part de Jean-Luc, toujours aussi mystérieusement invisible, offre une paire de skis à Rémy...
"Personne ne remarqua la rougeur de Rémy. Il regardait les skis que Jean-Luc venait de lui offrir, tandis que se livrait en lui une bataille qui s'acheva en déroute. Tout à coup, Rémy, reposant les skis, s'enfonça dans la maison en courant. Au milieu de la galerie une forme, penchée sur la rampe, se recula précipitamment. Une porte claqua. Rémy appuya sur le battant, qui céda. Adossé à la fenêtre, un jeune garçon le regardait, stupide [sujet de la couverture originale, 1947].
Quelques minutes s'écoulèrent, puis Rémy reparut. Un Rémy bouleversé, perdu. Il prit ses skis, les chaussa sans mot dire...
... Depuis le départ du chalet, Rémy n'avait pas ouvert la bouche. Perdu dans son rêve, il obéissait pourtant au moindre mot."
[Dans le train du retour : ] Rémy ne déserrait toujours pas les dents. Christian posa un bras sur son épaule. Rémy tourna vers lui des yeux de chien battu, puis baissa la tête.
- Je voulais vous dire, balbutia-t-il, je vous remercie tellement de m'avoir emmené... Je sais, continua-t-il, je n'aurais pas dû ouvrir cette porte. Je ne comprends pas ce qui m'a pris... Et je ne peux rien vous dire...
[...] Vers minuit, Rémy se réveille. La phrase du chalet lui revient en mémoire : Nous méritons toutes nos rencontres... Elles ont une signification qu'il nous appartient de déchiffrer...
Nous méritons toutes nos rencontres... Jean-Luc, songe Rémy, pourquoi t'ai-je donc rencontré ?
II - L'AMITIÉ
[ De retour à Paris, Rémy ne vit plus que pour retrouver Jean-Luc. Il recherche activement le n° de téléphone des Bretteville, mais il est sur liste rouge ! Finalement, il en parle à Christian, qui, intrigué pour son compte, avait fait les mêmes recherches : mais lui avait abouti, grâce à son père, grand chirurgien, qui connaît les Bretteville. Et Christian propose à Rémy d'appeler Jean-Luc; après les premiers échanges : ]
- Ecoute, Jean-Luc... (Rémy s'arrête et respire un grand coup), écoute, je voudrais te revoir...
- ...
- Ça t'ennuie ?
-Non, non, du tout...
- Alors ?
- J'aime mieux pas tout de suite...
- Ça t'ennuie que je t'aie appelé ?
- Oh non ! ça me fait plaisir au contraire. Donne-moi ton adresse, je t'écrirai.
[Mais Rémy pense à son dragon de Cousine...]
- Je préfère t'écrire le premier, je t'expliquerai.
[...]
CHRISTIAN, à Rémy. - Viens téléphoner ici tant que tu voudras. Ne t'inquiète pas, on arrangera tout ça. Enfin, tu ne regrettes pas d'être scout ? D'être venu au ski ?
- Oh non !... répond un Rémy transfiguré.
Première visite.[...] Jean-Luc relit pour la vingtième fois la première lettre de Rémy, postée le lendemain même. Toute la maison savait qu'il l'attendait. Quand le facteur a sonné, il était déjà en bas. Il s'est jeté sur Joseph, qui lui tendait la lettre, a regrimpé les escaliers quatre à quatre, s'est installé devant sa table. Il sautait des lignes pour arriver plus vite à la fin, reprenait au début, savourant chaque phrase, s'arrêtant tous les dix mots.
LETTRE de REMY :
Jean-Luc, je suis content de t'avoir retrouvé ! J'avais peur que tu sois fâché, que tu ne veuilles plus me revoir jamais. Depuis le départ du Chalet, j'ai pensé si souvent à toi. Le soir où j'y suis arrivé, pour la première fois de ma vie j'étais heureux. Mais je ne prévoyais pas ce qui m'y attendait. Te rappelles-tu, quand tu jouais du piano, et que ton chien me léchait la figure ? Je me suis réveillé, juste le temps de vous apercevoir. Pardonne-moi d'avoir forcé ta porte... [...]
Une seconde letttre avait suivi :
Cher Jean-Luc,
Tu n'as plus de Maman, et moi plus de Papa. Ma Mère s'est remariée à Los Angeles, et je ne l'ai pas revue depuis 6 ans. J'habite chez une vieille cousine, qui lirait sûrement mes lettres, alors ne me réponds pas, je préfère. C'est Christian d'Ancourt qui m'a donné ton adresse. Il est mon C.P. et mon seul ami. Où plutôt, il était mon seul ami, avant toi. [...] Je te téléphonerai dimanche.La troisième venait 8 ou 10 jours après; il y avait eu 2 appels téléphoniques entre temps :
[...] Suis-je ton ami, oui ou non ? Quand me diras-tu : "Viens, je t'attends !" Si tu me connaissais mieux, tu ne réfléchirais pas tant.À bientôt, Jean-Luc, mon ami.[Jean-Luc se décide alors, et invite Rémy pour le lendemain, après sa sortie scoute...]
L'après-midi s'écoulait avec une lenteur extrême. Jean-Luc regardait sa montre à tout instant.
- Il va bientôt venir, pensa-t-il avec un profond soupir.
Il descendit prévenir Joseph :
- C'est moi qui ouvrirai la porte...
À 6h5, la sonnette tinta... [...]
[Et désormais, régulièrement, après la classe, la voiture des Bretteville vient cueillir Rémy pour l'emmener voir son ami... Mais des grenouilles de bénitier l'ont vu, avec la petite sœur de Jean-Luc, Marie-Françoise, qui l'attendait dans l'auto : la Cousine est aussitôt avertie ! Un vendredi après 4h, nouvelle visite... Cette fois, Jean-Luc est absent, mais Marie-Françoise lui indique qu'un paquet est arrivé pour lui... Et Rémy, émerveillé, découvre un habillement complet, des pieds à la tête, pour remplacer les hardes fripées que la Cousine lui octroie :]
Fou de joie, Rémy saute dans toute cette splendeur, dévale les escaliers.
- Mon Dieu ! s'extasie Marguerite, la gouvernante, qu'il est beau cet enfant !
- On dirait un prince ! approuve Marie-Françoise.
De fait, Rémy est un autre garçon. Bien pris dans son costume, le cou dégagé, les genoux libres, il éclate de bonheur contenu.
[... Mais survient la Cousine, qui avait suivi en taxi. Scène de haute comédie. Elle réclame Rémy, qui doit remettre ses vieux vêtements. Il laisse un message à Jean-Luc :]
Jean-Luc, la Cousine sait tout. Que ton papa vienne vite à la maison, sinon je ne reviendrai jamais. J'ai envie de me sauver, de faire n'importe quoi. Ton ami pour la vie.REMY.
[Et Rémy est "prisonnier", la Cousine ne le lâche plus. Grâce à la débrouillardise des scouts, Jean-Luc peut lui faire parvenir une lettre, où il invite Rémy chez lui, en Provence, pour les grandes vacances.
Nouvelle scène de comédie, quand, venu au secours de Rémy, Mgr Thieulot-Darbois, son parent, subit une réception tapageuse de la part de Mlle de Terny, qui s'en pâmera de confusion ! Lui seul pouvait amadouer l'irascible Cousine, ce dont il s'acquitte à la perfection, à l'immense joie de Rémy !
III
Stella-Maris (maison de vacances des Bretteville en Provence)[Jean-Luc y accueille son ami pour la durée des vacances, jusqu'au début septembre. Les scouts, eux, camperont dans une pinède voisine : Rémy pourra donc aussi participer aux activités de la Troupe.]
... Mlle de Terny avait préparé un invraisemblable trousseau, que Marguerite s'est empressée de reléguer. Elle a pris les mesures de Rémy, et les 2 garçons désormais pareillement habillés, paraîtraient frères, s'ils n'étaient de visages si différents. Rémy embellit, se transforme : rien de tel que le bonheur pour donner un soudain attrait à une figure.
[...] Les jours coulaient comme un rêve... Un matin, l'Assistant sonna : la Troupe était là. Rémy abandonna sa chambre et son confort. Une seule ombre à sa joie : malgré ses efforts, Jean-Luc refusait avec obstination de recevoir les scouts, Christian excepté. Il attendait Rémy chaque jour, et le garçon manquait rarement d'apparaître à l'heure de la sieste.
[Christian parle aux scouts de Jean-Luc et de son mystère; il termine :]
- Nous fêterons le jour où Jean-Luc acceptera d'être Loup...
Rémy ajoutait : - C'est le plus chic type de la terre, et je n'ai qu'un désir, vous l'amener.
[...] Rémy ignorait les expéditions de Jean-Luc dans la pinède, ses fréquents séjours dans un poste à feu promu observatoire. À l'aube, il rôdait près des tentes, s'enfuyant au moment du réveil. Il aurait tant aimer camper, travailler, s'amuser, et il se terrait comme une bête, observant les campeurs avec des ruses de Sioux, se figeant ou détalant au moindre bruit...
[Eric a rejoint la Troupe, et avec Christian et Rémy, il est reçu à dîner à
Stella Maris. Après le dîner, Eric reste seul avec Jean-Luc, qu'il connaît bien, M. de Bretteville étant ambassadeur.]
- À quoi penses-tu ? demanda Eric à voix basse.
- Au jour où j'ai connu Rémy. Au jour où j'ai connu Christian. Au jour où je t'ai connu...
- Tu le regrettes ?...
- Oh non ! Vous avez été tellement gentils ! Si tu voyais le plaisir de papa ! Aussi grand que le mien...
- Alors, pourquoi t'entêtes-tu ? Pourquoi crois-tu les autres si différents de nous ?
- Je ne sais pas...
Et dans la nuit qui les enveloppe Jean-Luc détourne la tête, car il avait plein de larmes aux yeux...
[Tenace, Christian, avec Rémy et Éric, n'a pas renoncé à intégrer Jean-Luc aux
Loups. Il lui propose de participer au début d'un Grand Jeu, en prenant (provisoirement) la place d'Éric. Jean-Luc finit par accepter...]
Le Secret de Jean-Luc[... Mais c'est le moment choisi par Tadek pour tenter d'enlever Éric : Aventures et castagne !... D'où il ressort, outre Tadek laissé pour mort, un Jean-Luc sérieusement "sonné" par Tadek, Eric blessé (légèrement), et Jef, le page courageux d'Eric, en état de choc.
Fort opportunément arrive Joseph au volant de la grosse voiture des Bretteville. Il emmène les 3 éclopés à Stella-Maris, avec Christian.]
Rémy coule des yeux suppliants vers le siège inoccupé. Il donnerait 8 jours de vacances pour ne pas les quitter. Mais quelqu'un ferme brutalement la portière :
- Toi, rejoins ta patrouille.
Rémy en pleurerait. Il part avec Nils, autre abandonné.
[...] On gratte à la porte de la villa : c'est Rémy. Jean-Luc rougit de plaisir, le houspille.
- Pourquoi nous as-tu quittés ?
- Interroge celui qui m'a claqué la portière au nez... Philippe, le Chef demande qu'on lui fasse savoir si la Troupe peut ou non se coucher.
CHRISTIAN, à Jean-Luc : Jean-Luc, mon vieux, que faut-il répondre au Chef ?
- Nous allons tous souper à Stella-Maris, annonça le Scoutmestre. Départ en patrouilles.
[...] Rémy rêvait sous le porche. Il introduisit les scouts dans un salon.
- Chef, dit Philippe, Jean-Luc va venir.
- Jean-Luc va venir, répéta Louis. Éric lui doit la vie. Il est le meilleur ami de Rémy, le camarade de Christian, de Nils, de Jef.
La terrasse s'illumina... Une silhouette parut, celle d'un mince adolescent, tout bouclé, tout blond - aussi pâle que son costume de lin blanc. S'il tournait la tête, on admirerait un merveilleux profil. Mais il regarde bien en face. Et ceux qui l'ignoraient, apprennent le secret de Jean-Luc. Sur son front, sa joue, son cou, s'étale une plaque rougeâtre, qui mord son visage, partage en deux sa figure. Le secret de Jean-Luc, c'est une tache de vin.
Jean-Luc parle - et l'on devine son immense effort pour soutenir tous ces regards.
[...] Affamés, mal à l'aise, les convives font peu de bruit. Alors, Christian se lève, force Jean-Luc à l'imiter, entreprend le tour de la table avec lui. Quand il se rassied, le garçon, ravi, embrasserait la terre entière.
[... Et Christian apprend à Marie-Françoise, radieuse, que son père va opérer Jean-Luc...]
- Il réussira, j'en suis sûr !
IV - LE BONHEUR
[À la clinique où Jean-Luc doit être opéré. Rémy lui tient compagnie...]
Demain, le docteur d'Ancourt opérerait Jean-Luc, demain cette chambre abriterait le nouveau visage de son ami. L'opération serait longue et délicate, mais point dangereuse. Tout à la joie, Jean-Luc relit un télégramme d'Éric, et le montre à Rémy.
Son ami ne peut se décider à quitter la clinique. Une crainte le prend, qu'il exprime à voix basse :
- Jean-Luc, quand tu seras guéri, te reverrai-je encore ?
- Plus jamais, imbécile ! Ce sera fini, fini...
Une sœur expulse Rémy. Par l'entrebâillement de la porte, il cueille un dernier sourire.
[...] Jean-Luc est seul. Des images se succèdent devant lui.
Il revoit Rémy, rabroué par le chauffeur de taxi, le wagon où ils sont demeurés étrangers l'un à l'autre. Il revoit le Chalet, sa stupeur en apprenant le nom des égarés. Il les observe de la galerie, s'enhardit à les contempler durant leur sommeil. Quand Rémy a forcé sa porte, il n'a rien su lui dire. Dans les yeux du garçon ne passait ni répulsion ni pitié. Seulement de l'intellignece et de l'amitié. Oui, tout de suite, de l'amitié. Et il l'a laissé partir !
Bien des jours ont passé. Rémy lui a évité toute peine, niant cette infirmité qu'il ne voulait pas voir.
[...] Il s'endormit.
Nous méritons toutes nos rencontres...[L'opération a été un plein succès ! Jean-Luc est de retour chez lui.]
Jean-Luc naissait à la joie. Il put joindre Rémy, lui donner rendez-vous au manoir le lendemain, qui était un dimanche.
... Jean-Luc était aux anges. Personne ne le remarquait... Que de fois, au fond de la voiture, avait-il aperçu d'autres garçons, des fillettes aux yeux clairs, des hommes à la physionomie lumineuse, dont il aurait désiré l'amitié. Aujourd'hui, tout était permis... La vie serait un ravissement perpétuel entre la maison, le collège, la Patrouille et Rémy.
... Au manoir, Rémy l'attendait, anxieux de voir ce visage qu'il ne connaissait pas. Retrouverait-il les traits fraternels ?...
Jean-Luc serait Loup comme lui. Rémy n'aurait plus besoin de se partager. Il ne se reprocherait plus les camps du samedi, les réunions joyeuses, les grandes sorties - il ne serait plus torturé par le souvenir de l'ami solitaire en son jardin.
Une exclamation joyeuse passa ses lèvres. Au tournant de la rue, face à lui, se hâtait la silhouette attendue.
Un fil immatériel les relia soudain l'un à l'autre. Rémy revit le livre du Chalet : eux aussi avaient mérité leur rencontre; il avait trouvé le bonheur et le lui avait donné. La vie ne piétinerait jamais leur Enfance...
Rémy sentit une immense vague déferler sur lui. Il héla Jean-Luc à grands cris...
FIN.
Serge Dalens avait aussi prévu une autre fin, dramatique : je ne l'ai pas lue, il ne faut pas la lire ! Ce roman est trop un hymne joyeux à l'Amitié ! On s'émeut, ou l'on rit, ou les deux à la fois, presque à chaque page ! Le relirait-on 20 fois, l'effet demeure : n'est-ce pas la marque des chefs-d'oeuvre ?... ... Encore n'a-t-on rien dit ou presque de Marie-Françoise, la soeur de Jean-Luc : c'est un personnage de fille merveilleux, une petite soeur comme on aimerait tous en avoir une !
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Couverture actuelle du livre, dans l'éd. Fleurus (ISBN : 2-215-05051-9 - Disponible chez FLEURUS, ou chez Delahaye, qui a repris la Collection Signe de Piste) :
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