mardi 6 octobre 2009

Le Petit Nicolas


Nicolas mène une existence paisible. Il a des parents qui l'aiment, une bande de chouettes copains avec lesquels il s'amuse bien, et il n'a pas du tout envie que cela change...
Mais voici que son insouciante et joyeuse petite vie est bouleversée par un énorme quiproquo ! Déjà alerté par les symptômes indiqués par un camarade (le papa, aux petits soins pour la maman, qui descend lui-même la poubelle, etc.), Nicolas surprend une conversation entre ses parents, qui va le conforter dans l'idée que la famille va bientôt accueillir un petit frère. Il panique alors et imagine le pire : bientôt le petit frère prendra tellement de place que ses parents ne s'occuperont plus de lui, et qu'ils finiront même par l'abandonner dans la forêt comme le Petit Poucet... Alors que ses parents s'affairent tout simplement à organiser un dîner avec le patron de son père afin de se faire bien voir pour obtenir une augmentation ! Avec l’aide de ses copains, il va imaginer différents plans pour que ce nouveau de la famille ne prenne pas sa place...

Le réalisateur (L. Tirard) réussit un véritable tour de force en adaptant fidèlement la formidable œuvre du tandem Goscinny - Sempé. L'univers visuel s'impose comme un croisement merveilleux entre J.-P. Jeunet, Jacques Tati et Wes Anderson [euh... pour les cinéphiles avertis !], déployant la carte postale d'une France de la fin des années 50 (on peut situer l'action très précisément durant l'année scolaire 1960/1961, la famille de Nicolas roulant dans une rutilante Peugeot 404 rouge immatriculée KE 75). Heureux temps où même l'école publique ne mélangeait pas les garçons et les filles (... on allait dire : les serviettes (de classe !), et les torchons (de cuisine)... Mais, mesdemoiselles, sachez qu'il y a aussi d'amusants personnages de filles ! ).
Les dialogues, sans le moindre temps mort, sont réglés comme du papier à musique, jouant sur les quiproquos, gags de situation, polysémies, clins d'oeil, références, etc. Citons notamment un passage fugitif où l'on voit Clément Matthieu (Gérard Jugnot) diriger une chorale improvisée pour l'école, en référence au film Les Choristes. La voix off de Nicolas ouvre des parenthèses scénaristiques où l'imaginaire prend vie à l'écran; ainsi, lorsqu'il évoque son camarade de classe Agnan en le traitant de cafard, l'enfant se voit revêtu d'un costume répugnant et ridicule de cafard. Un gag récurrent qui provoque le rire, mais sans devenir lourdingue.
Un éventail vaste et complet qui rend véritablement hommage à l'œuvre d'origine, tout en l'adaptant aux contraintes cinématographiques. En plus de cet humour omniprésent, la grande force du film est d'avoir su retranscrire le double niveau de lecture des histoires du Petit Nicolas, du point de vue des enfants au travers du regard de Nicolas, et du point de vue des adultes avec celui de ses parents, mais aussi de l'institutrice. La peur de l'abandon de Nicolas et les préparatifs du dîner avec le patron de son père vont ainsi offrir différents degrés de lecture où petits et grands se retrouveront.

Le film est mené tambour battant par une bande de comédiens en herbe hauts comme trois pommes donnant vie aux illustrations de l'œuvre d'origine. On retrouve avec émotion la brochette de joyeux drilles qui forment ses plus proches amis. Les très jeunes acteurs retenus incarnent à la perfection leurs rôles respectifs : Agnan, la tête à claques intello qui ne vit que par et pour les études; Clotaire, le dernier de la classe qui dort tout le temps... et bien entendu Nicolas, le héros du film.
La distribution adulte est tout aussi drôle, avec notamment le duo Lemercier - Merad, qui interprète avec justesse le rôle des parents de Nicolas, et Michel Galabru en ministre de l'Instruction Publique (c'était comme ça qu'on disait, à l'époque ?...) en visite d'inspection.

Bien entendu, laïcité oblige, n'y espérez aucune référence chrétienne... ce qui, pour la France de la fin des années '50, semble tout de même un peu fort de café !! Mais ne boudons pas notre plaisir, les bons films - ou même simplement regardables - sont trop rares !

À noter que, dans sa page "Cinéma" de mercredi dernier, le critique ad hoc du Figaro décerne - généreusement ! - la note de 1 / 4 ( 5/20...) au film jugé "trop lisse" (traduisez : tout public, sans aucune fausse note), ce qui, de la part du torchon gaucho-sarkozyste, ne peut guère étonner. Raison de plus, croyons-nous, pour courir voir ce TRÈS bon film !...

En résumé, Le Petit Nicolas possède tous les atouts pour devenir une grande réussite populaire, qui pour une fois promet de rencontrer l'approbation d'une grande partie des critiques (enfin, sauf Le Figaro...), tant on a affaire à un film attachant et drôle.

3 commentaires:

Zorglub a dit…

Saint NICOLAS (270 - 310)

Le personnage de Saint Nicolas provient de Nicolas de Myre, appelé aussi Nicolas de Bari. Né à Patara au sud-ouest de l'actuelle Turquie (à l'époque Asie mineure) entre 250 et 270 après JC, il fut le successeur de son oncle l'évêque de Myre.
De son vivant, Nicolas de Myre fut le protecteur des enfants, des veuves et des gens faibles. Il fut bienveillant et généreux.

L'empereur Dioclétien règnant alors sur toute l'Asie mineure poursuivit cruellement les chrétiens, entraînant ainsi l'emprisonnement de St Nicolas qui fut contraint de vivre, par la suite, un certain temps en exil. En 313, l'empereur Constantin rétablit la liberté religieuse, et St Nicolas put alors reprendre sa place d'évêque.

Saint Nicolas serait décédé un 6 décembre 343, victime de persécutions sous l'Empire Romain. Il fut enterré à Myre, mais ses ossements furent volés en 1087 par des marchands italiens qui les emportèrent à Bari en Italie. Les miracles attribués à St Nicolas sont si nombreux qu'il est aujourd'hui le Saint patron de nombreuses corporations ou groupes tels que les enfants, les navigateurs, les prisonniers, les avocats ou les célibataires.

St Nicolas fut vénéré en Allemagne dès le Xème Siècle et la journée du 6 décembre fut ainsi choisie comme le jour de la fête des commerçants, des boulangers et des marins.

Aujourd'hui, St Nicolas est fêté par un grand nombres de pays d'Europe : en France, Allemagne, Suisse, Luxembourg, Belgique, Hollande, Russie, Pologne, Autriche et d'autres encore...

Zorglub a dit…

Savez-vous que le prénom Nicolas est l'un des plus populaires pour les garçons ?... Il a été le plus fréquent en 1995, et est longtemps resté dans le trio de tête, même si sa vogue retombe un peu ces derniers temps.
Nul doute que le succès du film lui redonne un bel avenir !...

Zorglub a dit…

Alors que Le petit Nicolas fête ses 4 millions d'entrées en France, Anne Goscinny serait très favorable à une suite qu'envisagent les producteurs du film, rapporte Aujourd'hui en France. Selon le quotidien, les scénaristes Laurent Tirard, Grégoire Vigneron et Alain Chabat seraient à nouveau de la partie. Resterait à convaincre les vedettes du premier film de reprendre leurs rôles.